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" La bourgade qui devait s'appeler plus tard Hasnon avait pour nom Saligunsim, qui signifie en latin un "lieu planté de saules". De l'époque romaine il ne reste presque plus rien, hormis quelques vestiges de routes et bon nombre de déductions que des fouilles archéologiques pourraient confirmer.

En 670, un jeune noble nommé Jean d'Ostrevent    et sa sœur nommée Eulalie décident de transformer le manoir paternel en un double couvent, pour hommes et pour femmes, sous  la règle de saint Benoît. Ce faisant, ils fondent les   abbayes d'Hasnon , donnant son nom à la cité :

- Hans et on (demeure) : la demeure de Jean

- Hans et noe (marais) : le marais de Jean (Hans signifiant Jean en Germanique).

Une église est érigée pour les deux communautés religieuses et fut consacrée en 691. À cette église s'ajoutent toutes les dépendances des moines, des remises, des étables, une bibliothèque, une infirmerie, etc.

La cité s'étend sur environ quatre hectares, ceinturée par une muraille et un pont-levis. Les moines bénédictins entreprennent alors d'énormes travaux d'assainissement : ils assèchent les marais, créent des routes, font prospérer les deux communautés. Les travaux intellectuels sont également valorisés (les bénédictins sont considérés comme les seuls érudits du Moyen Âge).

C'est peut-être à l'abbaye d'Hasnon que fut écrite au ixe siècle la célèbre   cantilène de sainte Eulalie  , le premier texte en langue romane d'oïl, intermédiaire entre le latin et l'ancien français.

L'épouse de Charles le Chauve, la reine de France Ermentrude, qui a perdu quatre de ses sept fils, vient se retirer au monastère d'Hasnon avec sa fille vers 870.

Mais l'invasion normande en 880 frappe la région. L'envahisseur provoque de terribles ravages dans les villes et villages, et tout ce qui n'est pas dérobé à l'Abbaye d'Hasnon est brûlé. À la suite de cette invasion, la fille d'Ermentrude qui avait fui les Normands quitte la région et ne revient plus. Cela marque la dispersion du couvent des religieuses. Après le passage des Normands, la vie du monastère est désorganisée.

Il s'ensuit alors une longue période de troubles, durant laquelle les clercs doivent abandonner  la règle de Saint-Benoît    pour vivre en prêtres séculiers. la gouvernance de l'Abbaye passe entre plusieurs mains nobles, qui reconstruisent ce qui avait été détruit. La vie s'écoule alors paisiblement, en dépit de la première croisade qui coûte un lourd tribut à la commune.

L'affranchissement des serfs, du xie au xiie siècle, marque l'émancipation d'Hasnon. En 1208, un acte est signé, signifiant une nette modification des impôts et des taxes. En 1340, l'abbaye et le village sont de nouveau pillés et détruits par les troupes de Flandres au cours de la   Guerre de Cent Ans. La peste    vient également frapper la région, emportant, dit-on, le tiers de la population.

En 1778, Louis XI lutte contre Maximilien d'Autriche. Redoutant de nouveaux pillages et incendies, les religieux d'Hasnon transportent reliques et trésor à   Valenciennes, ce qui explique vraisemblablement pourquoi le parchemin de la cantilène de sainte Eulalie se trouve à la bibliothèque de la ville.

La domination espagnole, qui s'étendra jusqu'à Louis XIV, les guerres de Religion (contre les protestants) et la  Guerre de Trente Ans    affaiblissent considérablement la région, et Hasnon connaît même, en 1636, une longue et pénible occupation par les troupes espagnoles.

Au XVIII ième siècle, de très importants travaux apportent un nouvel essor à la commune : les marais sont activement desséchés, la Traitoire    est prolongée et une petite Traitoire, d'environ 6 km, est creusée. Le transport routier et fluvial se modernise.

L'industrie linière est alors une grande source de revenus car le fin lin d'Hasnon jouit d'une belle réputation. La   Révolution Française  vient bouleverser cet équilibre, la population juge indispensable une réforme de la justice. La confiscation des biens du clergé est déclarée le 2 novembre 1789 et les ordres religieux sont abolis, anticipant la destruction définitive de l'abbaye vers 1796. Après avoir été pillés par les révolutionnaires, qui assurent la valeur des assignats par la revente des biens nationaux et religieux, les biens abbatiaux sont répartis en parcelles et vendus.

En   1782, " la patrie est en danger ", car la France révolutionnaire est menacée, d'abord par l'Autriche et la Prusse puis par tous les souverains d'Europe qui ne pardonnent pas à notre pays d'avoir renversé son roi et proclamé la République.

La " levée en masse " décrétée par la convention provoque un afflux dans l'armée de nombreux volontaires sans grande expérience militaire, mal habillés et à l'armement disparate... mais pleins d'enthousiasme, de bravoure et de foi révolutionnaire.

Les Prussiens sont battus à   Valmy    le 20 septembre... cependant, dans notre région, les Autrichiens gardent encore l'avantage. Ils occupent   Millonfosse    et menacent Hasnon d'un incendie général en cas d'hostilités.

Les organisateurs de la défense ne sont d'abord que 9. Ils obtiennent un détachement de 200 à 250 soldats et un canon qui est installé dans l'abbaye, mais surtout des volontaires de la commune qui forment une   Garde Nationale  qui " flanque " les troupes régulières dans de nombreuses opérations défensives ou offensives, provoquant la mort d'une soixantaine d'ennemis. Finalement les Autrichiens se retirent le 22 octobre et l'armée française, toujours escortée de braves gardes nationaux reconquiert Saint-Amand, Marchiennes et Orchies.

La commune reçoit en récompense de sa bravoure un drapeau de fer (un des sept sur l'ensemble du territoire français), d'être citée à l'ordre du jour par un décret de la   Convention : " Hasnon a bien mérité de la Patrie " (le 3 février 1793).

Dans les années 1939 et 1940, Hasnon a vu cantonner différents régiments. Le 43e RI remplacé par le 110e en place à Hasnon à la déclaration de guerre 39/45. Puis est venu le 6ee GRCA parti en mai 1940 sur le front belge. Ces trois régiments se sont distingués par leur courage en Belgique sur la ligne de défense de la Dyle, puis sur Lille et ensuite Dunkerque. Beaucoup d'entre eux y sont morts pour la France.

Hasnon aux xixe et xxe siècles :

C'est de cette époque que date la construction des grands bâtiments publics : l'église est bâtie en 1815 et livrée aux fidèles en 1817, la mairie en 1826, les écoles du Centre en 1833 (l'enseignement n'étant pas mixte, les classes sont divisées pour les garçons et pour les filles), l'école de Grand-Bray en 1868 et celle de Cataine en 1897. À la suite de l'incendie, provoqué par les troupes ennemies en 1918, l'école du Centre sera reconstruite en 1929 par Monsieur Louis Louis, Maire de la ville de 1925 à 1935, qui inaugurera également la Salle des Fêtes en 1933.

Au xixe siècle, la population hasnonaise vit des industries du lin, du sucre, du bois, des brasseries, de l'agriculture et du commerce. La fabrication de fléchettes, dont le brevet est Hasnonais, fait travailler une grande partie de la population. En 1937, 9 fabricants ou artisans produisent plus de 200 000 fléchettes par jour ! La fabrication de toupies, quilles et boules a un moment de vogue, comme celle des caisses et des bobines, mais ces entreprises ne résistent pas à la concurrence.

L'histoire de la fléchette, invention hasnonaises, est retracée à la maison thématique de la Fléchette. Ce bâtiment fut un logement pour les moines puis le logement su secrétaire général de la mairie.

Si la guerre de 1870 épargne notre région, freinant cependant l'élan de prospérité, la Première Guerre Mondiale la frappe brutalement : l'occupation, le travail forcé, la disette, etc. La déforestation intensive menée par les Allemands porte un coup fatal à l'industrie du bois, et Hasnon dut plus tard s'approvisionner ailleurs en bois nécessaire aux multiples scieries et tourneries locales. le 20 octobre 1918, les soldats canadiens libèrent Hasnon, et 18 d'entre eux reposent dans le cimetière communal.

Des malheurs identiques se reproduisent lors de la Seconde Guerre mondiale. Nombre d'Hasnonais disparurent durant l'exode, au cours des combats ou en captivité. Les stèles et le monument aux Morts attestent de ces sanglantes périodes."

                                                                                                                                          Source :  Wikipédia

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